39 ans après, à l’époque des œufs en tube (si, si…), nous nous sommes donc retrouvés pour faire le point.
Il n’a pas pris un cheveu gris (lui !), sa robe est plutôt vieil or et ses arômes sont tout en délicatesse et en discrétion : zest d’agrumes confits, chair de pêche, petite touche de caramel au lait, fines notes florales et minérales. Le nez n’est pas aussi envoûtant que je l’aurais souhaité mais j’apprécie le coté fondu et la fraîcheur des arômes.
La bouche est moyennement intense, moelleuse et riche avec une texture douce. Le vin tendrait vers une certaine mollesse si la fin de bouche n’était pas marquée par une légère amertume positive qui apporte du relief et du caractère. Arômes de quinine et de zest d’oranges confits en finale.
En conclusion ce grand vin liquoreux de 39 ans est très agréable, doux et aimable, avec encore un bon potentiel de garde. Il lui manque aujourd’hui la grâce et l’esprit des plus grands mais quelques années de vieillissement supplémentaires devraient lui donner un supplément de complexité.
Certains grands vins liquoreux, conservés dans d’excellentes conditions, peuvent se bonifier sur plus d’un siècle ! A suivre donc… A noter que 67 est un très grand millésime à Sauternes, le Château d’Yquem atteint 1500 euros la bouteille.
Accords mets et vins : les grands vins liquoreux se suffisent à eux même !
Conseil : carafer ce vin quelques heures à l’avance.
Bruno Carroy