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Enterrement oenologique...

par Bruno Carroy 4 Juillet 2009, 16:56 Le bec dans le verre

L’autre soir, dans le cadre des cours et soirées de Terre Oenophile, animation d’un enterrement de vie de garçon. Eh oui ! Mais animation œnologique bien sûr. Pas encore question, même si c’est la crise, de sortir d’un gâteau et habillé en petite tenue.

Le concept était simple, puisé dans la cave  - magnifique - de l’organisateur une petite dizaine de grands vins à déguster à l’aveugle et accompagnés de bouchées gourmandes.

Nous étions à Lully, au milieu des vignes ensoleillées et nous étions bien.

Pour commencer, Champagne Raymond Boulard « les Rachais » 2002, un pur chardonnay issu de culture biodynamique, très pur, concentré, vif et élancé. Une éclatante approche contemporaine des vins de Champagne, dans un style presque plus bourguignon que champenois. Beau.

Ensuite un Chablis 1er cru « Vaillons » 1996 de Vincent Dauvissat à la robe superbement dorée et limpide. Le nez révèle le cépage (chardonnay) avec ses notes briochées et son âge avec des notes d’hydromel. On attendrait peut-être un peu plus de minéralité pour un Chablis 1er cru mais l’ensemble est plaisant. La bouche est typique du millésime, vive, voire tranchante en finale et un peu oxydative. La structure est montante et s’impose en finale. Joli et à boire.

Ces deux vins étaient accompagnés de tomme de bufflonne du Val de Travers et d'une bûche de chèvre de Neuchâtel.

Pour ouvrir le bal des rouges rien de moins qu’une Grange des pères 1995 de Laurent Vaillé en appellation vin de pays d’Oc… Considéré par beaucoup comme LE grand vin du Languedoc. La robe est encore d’un beau rouge rubis et le nez est marqué par le Havane, le fumé, les épices et les baies acidulées. Le toucher de bouche est tout en finesse – la marque de ce vin – sur une structure dense et souple. Beau, en forme et à boire avec plaisir.

Changement de registre avec un grand vin toscan 100% sangiovese : Percarlo 1999 de la Fatorria San Giusto A Rentennano (le millésime 1997 est mythique) Peut-être la plus belle expression de ce grand cépage. Riche, puissant, charpenté et tonique en finale. Presque opulent. Encore tout bébé, on lui donnerait 4 à 5 ans… Grand vin en devenir.


En accompagnement : saucisson de boeuf au vin rouge, terrine de porc laineux aux pistaches et terrine de lièvre aux cèpes...
 



Puis, en compagnie d'un agneau de Pauillac au romarin : Château Pradeaux 1990 en appellation Bandol et Château Léoville-Las-Cases 1995, 2ème grand cru classé de Saint-Julien.
Le premier m’a impressionné tant son discours était fort et cohérent, avec de superbes arômes d’évolution, sous-bois, racines, mais aussi fruité mûr et minéralité. La bouche est typée d’un Bandol qui se respecte, avec la tanicité (assagie) et la fougue du cépage mourvèdre. La finale est longue et intense. Un grand vin prêt à boire et qui s’harmonise bien avec le plat.
Léoville Las Cases 1995 est plus sur la réserve mais impose d’emblée son supplément de grâce, d’ampleur et sa suavité toute Saint-Julienne… La finale manque encore d’éclat et devrait s’affirmer dans quelques années.


Vint ensuite un Nuits Saint-Georges 1er cru les Corvées 1999 du Domaine Prieuré-Roch. Bien que réputé atypique (tendance vin nature, peu de souffre) ce vin pinote (cépage pinot noir) à mort avec ses notes de petits fruits rouge et s’il se dénote de ses pairs de Nuits Saint-Georges, c’est par sa texture très gourmande et fraiche à la fois.
Il partage aussi le dénominateur commun de presque tous les autres vins de la soirée : il se déploie en finale, tout en saveur et profusion d’arômes.

Pour finir, l’Ambre 2001 de Christophe Abbet à Martigny, grand vin liquoreux issu de la petite arvine, de la marsanne, des terres valaisannes et du talent de Christophe Abbet. Voire descriptif ici…


En résumé une bonne soirée :-) et le constat que la différence d’expression bien marquée de chaque vin a permis aux papilles de rester en éveil et au palais de ne pas saturer.

BC

 

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