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Bref, j'ai lu le bouquin de Michel Rolland

par Bruno Carroy 13 Avril 2012, 18:57 Adresses gourmandes

Bref, j’ai lu le bouquin de Michel Rolland : Michel Rolland, le gourou du vin.

Je passais, par le plus grand des hasards, devant le rayon Oenologie/Cuisine :-) quand mon regard fut attiré par ledit livre. Michel Rolland était là, sur la couverture, un verre de vin rouge tendu. Je l’ai regardé, il m’a regardé (par dessus ces lunettes, avec l’air du type qui va t’envoyer chercher une échelle à monter les blancs d’oeuf*), j’ai haussé le sourcil, il a pas cillé. J’ai acheté. 

 

images-copie-2.jpegAprès avoir expliqué à la caissière que je ne souhaitais pas être avantagé, ni cumuler, ni rien, Rolland et moi sommes rentrés à la maison. Il a rien dit, pas un compliment sur l’appartement bien tenu, joli parquet, cheminée, etc. Pas un mot. Je ne me suis pas vexé et j’ai quand même commencé à lire. 

 

D’abord, C ki Michel Rolland? Probablement l’oenologue conseil le plus réputé au monde. The king of flying wine makers. Copain avec Robert Parker, critique de vin le plus connu au monde. The king of wine tasters. Les 2 ont d’ailleurs été croqués tout cru dans Mondovino, montrés comme des acteurs de premier plan de la mondialisation du vin (Mondovino, pigé...?).

 

Bref, Michel Rolland n’est pas un premier venu dans le monde du vin et ce qu’il a à raconter doit être intéressant me-dis-je en me portant acquéreur de l’ouvrage. 

 

Qui pourrait mieux parler de l’évolution des vins de Bordeaux ces 50 dernières années? On apprend aussi, par exemple, que les journalistes font doucement rire l’oenologue quand ils simplifient un millésime en comparant rive droite (le libournais) et rive gauche (Médoc, Graves..). C’est à dire qu’au départ il y avait une prédominance nette du merlot rive droite et peu ou prou rive gauche où le cabernet sauvignon domine. Hors, ces deux cépages n’arrivent pas à maturité en même temps, et selon les conditions climatiques d’un millésime l’un ou l’autre s’en sort mieux. Mais voilà, selon Michel Rolland, les propriétés de la rive gauche ont à présent un grand % de merlot aussi! Donc des différences pas si nettes que décrétées par des journalistes en quête de simplification. Un avis qui a le mérite du contrepied. 

 

Pleins d’anecdotes qui fleurent bon le microcosme bordelais, surtout rive droite (MR est originaire de Pomerol) mais aussi beaucoup de piques et des baffes gaillardement distribuées à tour de bras. Souvent on ne connait pas le nom des victimes, parfois l’ennemi est clairement nommé, au hasard Jonathan Nossiter le réalisateur de Mondovino, documentaire sur le vin sorti il y a quelques années. Et puis il y a les bons mots pour les copains, les bon clients.. 

 

Michel Rolland n’est pas écrivain mais oenologue, donc ne pas attendre un chef d’oeuvre littéraire.. C’est écrit simplement, ou plutôt c’est dit, causé. On imagine MR au coin du bar se baffrant une côte de boeuf avec un verre de Château le Bon Pasteur (son domaine viticole à Pomerol), les manches retroussées et le verbe volontaire. 

 

Le tout semble plutôt sincère, évidemment très subjectif dans les partis pris et le copinage est loin de passer inaperçu. On se serait aussi bien passé du lynchage méticuleux de J. Nossiter qui occupe un bon nombre de pages. A se demander si le livre avait d’autres buts.. 

 

Des défauts donc mais le mérite de la franchise et plein de choses bonnes à prendre pour l’oenophile curieux. Probable que la critique ne sera pas tendre avec ce livre, voire vindicative... 

 

Mais sachons donc garder un peu d’humilité et rappelons-nous que si la critique est aisée, l’art est difficile... 

 

Bruno Carroy

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