Au-delà du concours et des prix distribués, cette semaine s’est avérée particulièrement riche, soutenue et infiniment mémorable. Si le titre du concours peut prêter à sourire, en tous cas nous avons bel et bien été traités comme des ambassadeurs !!! Relais et Château à Epernay pour les huit participants représentant la France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Hollande, la Belgique, l’Angleterre et la Suisse ; Champagne midis et soirs au restaurant, dîner de Gala, visite de différentes maisons champenoises.

Goûtés au restaurant : Dom Pérignon 1990 en magnum, intense et riche, torréfié, puisant et vineux. Beau champagne de table, pas la finesse des plus grand mais une très belle présence. Veuve Clicquot 1985 en magnum, plus vif et tonique que Dom Pérignon, un peu moins long et moins homogène. Alfred Gratien millésimé 1979, du tout beau, fin et soyeux, minéral et subtil, long et intense, encore ! Billecard Salmon brut sur tout un repas simple, parfait et plus que parfait, frais et enlevé.
Un bel et étonnant accord met et vin : pavé de sandre, girolles et dés de tête de veau avec un blanc de noir de la cave Mailly grand cru. Le Champagne se fondait magnifiquement avec le plat, liant les éléments entre eux et apportant à la fois fraîcheur et soutien. Joli. Ça donne envie de creuser un peu les accords Champagnes et mets.
Coté restos, si le Café du Palais à Reims est à évité, il n’en est pas de même avec le « Petit Comptoir » toujours à Reims : délicieuse fricassée de couteaux, agneau fondant et goûteux, superbe crème brûlée accompagnée d’une excellente glace chocolat entourée d’un délicieux biscuit aérien et croquant, miam ! Cadre décontracté et contemporain. Toujours décontracté et plus rustique, le restaurant « La Grillade Gourmande» à Epernay avec un fabuleux magret de canard aux cerises et un sympathique tartare de saumon. Il paraît que les grillades cuites au feu de bois valent le détour…
Le Relais de Sillery nous a gratifié d’un magnifique foie gras poêlé, ferme et légèrement croustillant, déposé sur un petit bouillon de pot-au-feu…suivi par un beau pavé de sandre accompagné de Girolles et dés de tête de veau, le tout parfumé par un léger fond de veau. Harmonieux. Plus huppé, « Le Grand Cerf » à Montchenot, type même de l’auberge gastronomique campagnarde fréquentée par la bonne société du secteur. Cuisine axée tradition bourgeoise : excellent soufflé au foie gras, intéressant homard sur crème de chou fleur, classiques et goûteux ris de veau en croûte de châtaignes (nous nous serions passés des châtaignes), dessert un peu impersonnel, genre assortiment. Une bonne table mais un tri à faire entre les plats chéris du chef et les essais fioriturants…
La belle surprise de la semaine c’est probablement l’accoutumance au Champagne sur tout un repas. Presque une révélation… il y a vraiment de beaux accords à faire avec la cuisine et il me semble aussi que le Champagne « fatigue » moins que le vin tranquille. La soirée devient plus digeste et le repas plus tonique (vivifiant ?).
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la complicité qui régna entre les huit participants, tous actifs dans la formation et l’enseignement de la dégustation des vins et du Champagne en l’occurrence. Un grand merci à Delphine Geraud (CIVC), qui nous accompagna tout au long de la semaine, c’est aussi grâce à elle que la semaine fût belle.
Bruno Carroy