Il présente Robert Parker (THE écrivin américain) comme " un gourou vénéré par les fanatiques de vins structurés, tanniques, en un mot boisés..." et l’accuse, stoïque, d’être à l’origine du goût des consommateurs pour les vins boisés.
Là, on fronce un peu le sourcil.
Que Parker, de par son goût marqué pour les vins riches et structurés, influence certains consommateurs, ok. Que des vignerons soient également influencés par le style Parker et tentent de faire des vins se rapprochant le plus possible de son idéal dans l’espoir d’obtenir 90/100 dans le magazine wine advocate, et de vendre ainsi leur vin plus facilement, on acquiesce.
Mais en lisant l’article de la Tribune on pourrait être amené à penser que Parker est un gros méchant, un conspirateur à la solde des marchands de copeaux et un handicapé des mandibules . Et là on dit stop ! One has to put the church back in the middle of the town.
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Robert Parker est un journaliste-dégustateur talentueux et passionné qui, s’il n’a jamais caché un certain penchant pour les vins fullbodied, consacre sa vie à la promotion des meilleurs vins par le biais de sa revue et de ses guides sur le vin. C’est un pro, reconnu comme tel par ses pairs. Sa réputation s’est faite avec le millésime 1982 à Bordeaux. La grande majorité des critiques gastronomiques du moment avaient plus ou moins descendus le millésime, le jugeant trop riche et manquant de finesse. Robert Parker, journaliste débutant, a lui décelé the grand vintage et a eu les ***** d’aller jusqu’au bout de ses convictions. Le temps lui a donné raison, tout le monde a reconnu le grand millésime et de fait le talent du petit bobby. Succes story, les abonnements à son magazine sont passés de 600 la première année à 40'000 à travers le monde.
En résumé, c’est l’histoire d’un mec qui a osé. Osé quitter son métier d’avocat pour vivre sa passion, osé aller contre l’avis de ses confrères, osé affirmer son goût pour les vins structurés. Il a aussi osé écrire dans un style accessible à tout le monde, avec de la fraîcheur et de l’enthousiasme, bien loin des commentaires empâtés et techniques de ses confrères européens.
Dans cet article, on apprend également qu’un vin structuré et tannique se résume en un mot : boisé…C’est aller un peu vite en raccourci ! La structure d’un vin est directement liée au raisin, à sa maturité, à sa race et à son terroir d'origine. Le mode de vinification compte aussi évidemment pour beaucoup dans l’extraction de la matière. Enfin, l’élevage en barrique ou en cuve sera bien sûr déterminant. Mais on ne peut pas dire que c’est l’élevage en barrique ou l’addition de copeaux qui donne des vins structurés et tanniques ! Sinon ça voudrait dire que tous les vins élevés en cuve sont légers et souples, quel que soit le cépage, le terroir et la vinification…
Le journaliste termine en écrivant que le consommateur est le grand responsable de la dérive (vers des vins au goût boisé). Là oui, d'accord...
En savoir plus sur les copeaux avec un petit film d'ABE
Colibri masqué